Nabyouré Jean Stanislas [user:field_middlename] OUEDRAOGO

Nabyouré Jean Stanislas OUEDRAOGO

Spécialiste en Suivi-Evaluation
Programme d'amélioration de la productivité agricole des petits exploitants en Afrique Subsaharienne
Burkina Faso

My contributions

    • Merci à tous pour vos contributions très pertinentes.

      Je note plusieurs propositions de solutions très intéressantes. En effet, un cadre global d'intervention et un véritable leadership des pays bénéficiaires pourraient être une voie possible. Dans certains domaines comme l'éducation, le "panier commun" est testé afin d'assurer une plus grande cohérence et efficacité des interventions. En outre, comme l'a souligné le webinaire d'hier sur les "systèmes de suivi et d'évaluation des politiques agricoles" organisé par EvalForward et RFE, le renforcement des capacités des systèmes de suivi et d'évaluation pourrait être une solution. En fait, nous ne pouvons que "guérir" ce que nous avons diagnostiqué. "Si, dans nos politiques et interventions agricoles, nous nous contentons de suivre les résultats obtenus, sans évaluer en profondeur l'obtention des résultats, nous risquons toujours de gaspiller nos maigres ressources pour des impacts très faibles et parfois négatifs.

      Je voudrais terminer en faisant un clin d'œil au poste de Tim Njagi. Vous abordez un problème très intéressant qui fera l'objet d'un prochain debat. Il s'agit de la faible adoption des technologies vulgarisées dans le secteur agricole dans de nombreux pays africains. En effet, après des années de vulgarisation de certaines technologies très essentielles pour améliorer la productivité des exploitations agricoles, nous avons parfois l'impression de stagner. Je vous ferai part d'un post très prochainement afin que nous puissions discuter de la question afin de dégager ensemble quels peuvent être les déterminants de la non adoption des technologies et quelles sont les nouvelles pistes que nous pouvons explorer.

      Meilleures salutations

       

       

    • Le financement du secteur agricole est un problème général en Afrique notamment au Burkina Faso dont je suis ressortissant. Le problème de financement se pose à mon niveau à 3 niveaux. 

      Au niveau des gouvernements, la part du budget allouée au secteur agricole ressort très faible dans beaucoup de pays. De plus, le budget alloué à l'agriculture inclus souvent une part très importante de fonctionnement (plus de 50% dans certains pays). Cette faible allocation, malgré l'importance que revêt ce secteur pour nos pays, pourrait s'expliquer par nos systèmes de programmation budgétaire qui demeurent globaux et axés sur les moyens. Une programmation claire axée sur les résultats pourrait permettre d'améliorer le financement du gouvernement. En outre, le financement sans perspectives de changements profonds constitue un élément de replis de certains bailleurs dans leur appui au gouvernement. Le financement du secteur agricole devrait donc se faire sur les investissements structurants qui devraient permettre à l'Afrique de se nourrir. 

      Concernant le secteur bancaire, au Burkina Faso et dans plusieurs pays de la sous région, seulement 1% de l'encours de crédits octroyés par les banques commerciales est destiné au secteur agricole. Ce taux s'améliore un peu avec les institutions de microfinance. Ce faible taux de financement s'expliquerait par l'aversion au risque des banquiers vis-à-vis du secteur agricole. En effet, il ressort de la littérature que cette aversion s'explique par la dépendance de notre agriculture aux aléas climatiques. Des expériences de mises en place d'assurance agricole ont été conduites dans plusieurs pays d'Afrique afin d'atténuer les effets des chocs sur les producteurs et aussi susciter le financement bancaire. Malheureusement toutes ces expériences sont restées en phase pilote dans être généralisées.

      Enfin, les lacunes dans l'organisation de nos filières agricoles ne favorisent pas une mise en place adéquate des chaines de valeurs qui sont une source importante de financement au niveau de l'agriculture. Je crois que cela est possible. La preuve est que pour certaines cultures de rente le gouvernement avec ses partenaires ont pu mettre un système de financement adéquat qui assure une production efficiente (le Cas du coton au Burkina).

      Je pense qu'avec plus de volonté politique et une synergie d'actions entre les Etats africains et les les partenaires au développement, le pari du financement du secteur agricole peut être relevé.

       

  • After Action Review

    Discussion