Njovu Tembo Njovu

Njovu Tembo Njovu

Honorary Member
Zambia Monitoring and Evaluation Association
Zambie

John is a renowned in M&E circles having been part of the developments in the sector for the past 30 years as an author, practitioner, policy maker and mentor. He is a leading global thought leader and advocate on recognising the voices of indigenous evaluators and communities in the global evaluation system. He is a founder member of EvalIndigenous global network, a member of its Task-force (board) and the Coordinator of its Mapping Project covering Africa and Asia. He is also a former Treasurer of the African Evaluation Association, former Chairperson of the Zambia Evaluation Association, former Chairperson of the Governance Monitoring and Evaluation Committee of the Government of Zambia. He is an honorary member of the Zambia Monitoring and Evaluation Association (ZAMEA), a lifelong member of the International Development Evaluation Association (IDEAS) and that of the African Community of Practice (AfCoP). He is specialised in business, economics, governance, monitoring and evaluation, social development, and taxation. He is much sought after by governments, civil society members and cooperating partners for advice, especially on new M&E initiatives.

He has become a recognisable poster elder on any debate on decolonising evaluation. He is a panelist on Pan African (96.1 FM) Radio’s weekly programme on issues of the youth and women in Zambia as an Independent Development Consultant. Without his participation, such a debate would be missing a valuable voice.

My contributions

    • Merci infiniment à Ana Urgoiti pour avoir mentionné les directives d'EvalIndigenous que j'utilise dans mon travail.

      En tant que membre fondateur du réseau mondial EvalIndigenous (https://evalpartners.org/evalnetworks/evalindigenous/), j'aide les communautés autochtones et les évaluateurs du monde entier à faire entendre leur voix dans les processus de développement social et économique et à faire respecter leurs droits humains. Je mets l'accent sur l'approche ascendante qui consiste à travailler davantage avec les personnes au niveau de la base afin de leur donner des compétences d'évaluation.

      Pour soutenir la démocratie, jouir de la paix dans le monde entier et réussir la mise en œuvre des objectifs de développement durable, une approche complète est nécessaire en évaluation. Mes collègues évaluateurs autochtones et moi-même plaidons de plus en plus auprès des autres évaluateurs et institutions de développement en faveur de l'idée selon laquelle les communautés autochtones peuvent à la fois apprendre et enseigner. Nous travaillons avec des communautés autochtones qui sont en marge du système d'évaluation mondial.

      Personne ne doit être laissé de côté dans les processus de développement et d'évaluation. Les communautés fortunées ou les pays du Nord n'ont pas le monopole des connaissances et des solutions aux défis mondiaux. Les pays du Nord sont les plus grands consommateurs de produits mondiaux et les plus grands contributeurs au changement climatique. Un grand nombre des défis auxquels les communautés autochtones se trouvent confrontées dans le monde entier peut être imputé directement aux pays du Nord. Le système d'évaluation est dominé par des notions d'enquête des pays du Nord-occidentales-patriarcales-blanches-privilégiées (comme cela est montré, par exemple, dans Evaluation Roots). Il a longtemps été complaisant avec la démocratie défaillante et le paradigme de développement qui a conduit la planète au bord de la catastrophe. Nous sommes un village planétaire et la majorité lutte pour mettre un terme au racisme systématique et autres ismes des principaux systèmes de développement mondial. Nous avons besoin de changement dans notre manière de pratiquer l'évaluation. Les connaissances autochtones nous ont donné les principes permettant d'entrer en relation avec les autres et avec notre environnement. La plupart des objectifs de développement durable se retrouve dans les modes de vie des communautés autochtones. Le mode de vie des communautés autochtones africaines est fondé sur la philosophie Ubunu qui nous enseigne à nous aimer les uns les autres (j'existe car tu existes) et notre planète.

      Ici, en Zambie, j'ai remarqué qu'il y a beaucoup de communautés où des interventions de développement sont menées par les ONG et le gouvernement, mais sans que les populations locales ou les bénéficiaires ne soient impliqués dans les conceptions, les mises en œuvre et les évaluations de ces interventions. Nous avons connu l'esclavage, le colonialisme et maintenant l'indépendance politique mais la majorité des personnes vit encore à l'ère de l'esclavage. Les institutions royales et les élites (y compris les évaluateurs) semblent se complaire dans le paradigme du sous-développement. La démocratie a été séquestrée par quelques-uns et les évaluateurs font partie du système de justification. Puis-je rappeler à ceux qui célébraient l'Afrique du Sud comme la promotrice du suivi et évaluation en Afrique que cela ressemblait beaucoup au vernis de la chrétienté? Il y avait en effet un département de l'évaluation au sein du Bureau du Président. Toutefois, est-ce que cela a changé quelque chose au fait que Jacob Zuma traite l'Afrique du Sud comme sa chefferie personnelle tout comme ses acolytes qui se sont emparés des entreprises publiques? De l'autre côté, le Zimbabwe qui compte le plus grand nombre de personnes instruites en Afrique, a été ruiné par le Président le plus instruit du monde, Robert Mugabe. Ici, en Zambie, nous avons créé un Ministère du développement national avec un secteur dévolu à l'évaluation. Le ministère a été supprimé à la fin de 2021 et l'évaluation a été reléguée à un coin sombre du Ministère des finances.

      Les évaluateurs se précipitent pendant quelques jours vêtus du chitenge local, pour serrer la main des personnes âgées et hocher la tête poliment d'une manière qu'ils pensent être une réponse culturelle et cochent leurs listes de vérification d'évaluation. Même les Africains qui effectuent ce type de visites de terrain ont tendance à se comporter comme des sociologues venant de la terre de glace où le soleil ne se couche pas pendant six mois. Ils laissent les chargés de projet faire défiler devant eux les bénéficiaires qu'ils ont sélectionnés pour parler positivement du projet. Ils discutent avec les fonctionnaires de la bonne gouvernance et de la mise en œuvre de l'un ou l'autre des programmes mondiaux et sont conduits dans des endroits où ils peuvent faire des selfies pour montrer qu'ils sont allés en Zambie et ont fait la course avec un guépard mais ils n'ont pas le temps de sortir des bureaux et voitures climatisés pour se rendre dans les villages et demander au citoyen ordinaire ce qu'il pense de tous ces indicateurs de bonne gouvernance et de mise en œuvre des ODD par leur gouvernement. Ainsi, nous avons tendance à avoir des évaluations et des recherches qui sont très éloignées des réalités de la majorité des personnes dans les communautés. Les rapports sont impressionnants d'un point de vue graphique et statistique mais valent moins qu'un épi de maïs asséché et décortiqué ou qu'un bout de papier toilette du village pour un citoyen ordinaire.

      Nous disposons de systèmes d'évaluation autochtones. Toutefois, les pratiques d'évaluation actuelles les ignorent totalement. Ceux qui les connaissent et voudraient les utiliser n'ont pas le pouvoir d'insister pour leur utilisation. L'élaboration du système d'évaluation national est guidée par les donateurs. Alors que la Déclaration de Paris de 2005 sur l'efficacité de l'aide a comme principe le transfert des responsabilités aux populations locales, peu de choses ont changé durant les deux dernières décennies. Les États africains et l'Union africaine dépendent trop des financements externes pour le suivi et l'évaluation. Ils croient que c'est un rituel à pratiquer pour montrer aux institutions externes l'existence d'une bonne gouvernance. Ils ne défendent pas les méthodologies d'évaluation créées en Afrique. Les organisations volontaires pour l'évaluation professionnelle sur le continent africain parlent des méthodologies locales lors de conférences et dans les espaces universitaires mais ne peuvent pas défendre leur utilisation dans les faits. Elles sont principalement aux prises avec la difficulté d'assurer leurs activités quotidiennes. Les organisations volontaires pour l'évaluation professionnelle peinent à survivre en mobilisant des ressources pour leurs activités auprès des membres et des philanthropes locaux. Elles n'ont même pas les moyens d'assurer que les évaluateurs réalisent des évaluations de qualité élevée et protègent les intérêts de toutes les parties prenantes.

      Ainsi, EvalIndigenous a préparé un guide succinct pour aider les communautés autochtones et tribales qui ne sont pas toujours à même de participer aux processus de développement et d'évaluation dans leurs communautés. Je n'en suis pas l'auteur mais il s'agit d'un produit d'EvalIndigenous. Voici les questions que les communautés pourraient vouloir poser aux institutions et aux évaluateurs qui viennent travailler avec elles. Ces dix questions sont disponibles aux liens indiqués ci-après.

      https://evalpartners.org/evalnetworks/evalindigenous/

      https://evalpartners.org/sites/default/files/10Qs4evaluatorsA4.pdf

      LE CONTEXTE D'EVALINDIGENOUS

      EvalIndigenous est un partenariat multi-acteurs formé dans le cadre des EvalPartners et fondé sur les connaissances et les expertises des peuples autochtones du monde entier. EvalIndigenous vise à sensibiliser, inclure et célébrer les traditions et valeurs culturelles, les langues, les pratiques de gouvernance juridique/politique ainsi que les modes de vie des peuples autochtones où qu'ils se trouvent. Notre objectif est de veiller à ce que les politiques et les pratiques d'évaluation des peuples autochtones soient basées sur l'équité, l'impartialité et la justice. La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (2007) (UNDRIP) encadre notre travail, allant d'une attention fondée sur les éléments de preuve vers une compréhension globale partagée des bonnes pratiques des peuples autochtones et de nos droits dans le domaine de l'évaluation. La partie 1 de l'article 31 de l'UNDRIP déclare que les peuples autochtones ont le droit de conserver, contrôler et développer leur héritage culturel, leurs connaissances traditionnelles et les expressions culturelles traditionnelles ainsi que les manifestations de leurs sciences, technologies et cultures... Ils ont également le droit de conserver, contrôler, protéger et développer leur propriété intellectuelle sur un tel héritage culturel, les connaissances traditionnelles et les expressions culturelles traditionnelles.

      POURQUOI EVALINDIGENOUS

      Les programmes mis en œuvre dans les communautés autochtones sont évalués en utilisant des évaluateurs de passage. Ils ne connaissent pas les réalités culturelles, les protocoles et les contextes des communautés. Il est désormais temps que les peuples autochtones réclament leurs cadres et processus d'évaluation afin de renforcer et de rendre l'évaluation plus authentique dans les communautés autochtones et non autochtones. Il est temps de reconnaître ce qui a été fait pour réunir les deux visions du monde, afin de fournir une approche authentique en matière de sensibilisation culturelle.

      John T. Njovu

  • Racism in the field of evaluation

    Discussion
    • Cher Harvey,

      Bonnes réflexions ! Je crois que, localement, nos concitoyens qui ne sont pas indigènes et dont l'ascendance remonte aux pays donateurs européens bénéficient d'un traitement prioritaire et d'un salaire plus élevé. Même au sein es gouvernements étrangers et des agences des Nations Unies, qui promeuvent la diversité et qui parlent d'égalité et d'équité, il y a apparemment un squelette de racisme. Je remarque parfois des regroupements à base raciale lors des réunions des principaux acteurs. Les autochtones locaux en tant que bénéficiaires (si des représentants des bénéficiaires de la base ont été invités) peuvent généralement se trouver dans le cercle extérieur (4ème), suivis dans le cercle intérieur (3ème) par de jeunes fonctionnaires du gouvernement, puis un (2ème) cercle d'employés locaux des agences d'aide extérieure (qui veulent être considérés comme ayant un statut plus élevé que les fonctionnaires et les employés ordinaires de la société civile locale) et le cercle intérieur (1er) de descendants locaux d'Européens (généralement des entrepreneurs de race mixte ou d'une seule race), de cadres supérieurs des agences de donateurs et du gouvernement. La Zambie est un État multiracial. Bien que nous aurions dû mettre fin au racisme il y a 56 ans lors de l'indépendance, il se manifeste parfois dans nos affaires nationales. Je tiens à souligner que certains des descendants locaux d'Européens ne pratiquent pas le double-dipping fondé sur la race et préfèrent s'asseoir dans le coin des indigènes. Je veux dire par là qu'ils bénéficient des privilèges des Zambiens et des Blancs. L'ancien vice-président de la Zambie est un Zambien d'origine écossaise. Il a critiqué certaines des pratiques de conseil en développement à l'étranger et le calibre des consultants étrangers qui sont mieux payés que les locaux.

      Je nous reproche également de ne pas nous battre pour mettre fin au racisme systématique dans notre profession ; en particulier les dirigeants des associations d'évaluation, des agences de développement et des universitaires de premier plan. Même lorsque le chef d'équipe des évaluations nationales est un évaluateur autochtone, je vois la façade d'Obama. C'est parce que rien ne change pour le reste des évaluateurs indigènes. Les capacités d'évaluation nationales ne se développent pas au rythme voulu, car les facteurs sont essentiellement externes. La plupart des employés des agences de développement qui s'occupent du développement de l'évaluation sont des globe-trotters. Ils ne restent pas assez longtemps dans un pays pour voir les avantages ou les problèmes qu'ils créent pour les pays. Lorsqu'ils partent, s'ils étaient ceux qui dirigent le développement des capacités, le vide qu'ils laissent n'est pas facilement comblé. Cependant, les spécialistes locaux, même s'ils émigrent, auront toujours des liens avec leur mère patrie. Même 56 ans après l'indépendance, la Zambie lutte pour renforcer ses capacités d'évaluation.

      À mon avis, ce qui semble nuire au développement des capacités d'évaluation est aussi l'attitude des dirigeants de la profession en Afrique. Ceux qui ont été admis dans le cercle intérieur ne demandent pas ce qui est bon pour leur pays, leur continent et le reste des évaluateurs indigènes, mais ce qui est bon pour eux-mêmes en tant qu'individus. Il s'agit en grande partie de promouvoir l'autoévaluation individuelle (CV) et d'être payé. Certains se battent pour monter à la tête d'associations afin d'obtenir davantage de missions ou de puiser dans leurs caisses. Oui, nous avons un ou deux dirigeants qui sont désintéressés et qui ont la passion de servir la profession et l'humanité. Je m'agenouille humblement devant eux. Cependant, ils sont très peu nombreux. Nous avons besoin d'un plus grand nombre d'entre eux. Nous nous sommes donc retrouvés avec des universitaires ou des évaluateurs hautement accrédités qui acceptent parfois des missions pour rien. Ils rendent des comptes à des expatriés moins expérimentés et sont heureux de signer des rapports pour augmenter la quantité de leurs missions d'évaluation pour le bien de leur CV, mais pas pour la qualité. En fin de compte, le taux de consultation est réduit. Si un commissaire peut engager un professeur d'université qui est prêt à être payé 250 $ ou moins par jour, comment peut-il engager un évaluateur émergent qui demandera ce montant ?

      Cordialement

      John Njovu