Emile Nounagnon HOUNGBO

Emile Nounagnon HOUNGBO

Agricultural Economist, Associate Professor, Director of the School of Agribusiness and Agricultural Policy
National University of Agriculture
Bénin

I’m Emile N. HOUNGBO (PhD), a Benin citizen, Agricultural Economist Engineer (1996), with a PhD of the University of Abomey-Calavi (Benin) in socio-economics, environment and sustainable development (2008). I’m an Associate Professor at the National University of Agriculture in Benin, where I’m charged of the courses of Rural Economics, Methodology of Scientific Research, Macroeconomics and Project Management. My main research areas are sustainable agriculture, rural socioeconomics, food security, natural resources management, poverty analysis, and climate change. I’m an expert in strategic planning, the development and monitoring-evaluation of agricultural projects and poverty analysis. I has been charged of the monitoring and evaluation of several projects, such as the Fruit Flies West African Project (FF Project, 2014-2016) and the Blast Project (Pyriculariose Project, 2012-2016) both funded by the West and Central Council for Agricultural research and Development (WECARD) and the Project of Local Interventions for Food Security (PILSA, 1997, 2018) funded by the Government of Benin Republic.

My contributions

    • Bonjour à tous,

      L'évaluation des projets/programmes de développement est une activité très délicate. Les enjeux sont souvent nombreux. Souvent, des commanditaires ne sont pas prêts à assumer les résultats sortis des évaluations. Cette réalité fait que c'est plutôt certains acteurs seulement qui sont attachés à la vérité des résultats sortis de l'évaluation, pendant que d'autres les voient comme une mise à nu ou une sanction de leur inefficacité de gestion. Lorsque l'on a la chance qu'une partie des acteurs responsables de la mise en oeuvre du projet/programme souhaite que les résultats soient communiqués, nous sommes en situation heureuse. Dans ces cas, les analyses techniques et les recommandations de l'évaluateur, préalablement restituées et clarifiées à quelques acteurs-clés, doivent être précises et claires pour permettre de prendre des décisions pertinentes. Car, il faut l'avouer, l'évaluation joue un rôle important pour améliorer la qualité de mise en oeuvre des projet/programmes aux fins d'accroître sa contribution au développement. 

      A ma connaissance, les acteurs de la mise en oeuvre des projets ont souvent souhaité que l'évaluateur participe activement à la communication des résultats, afin d'en donner le niveau de crédibilité le plus élevé possible. Les parties prenantes, y compris les gestionnaires du projet, ont plus foi aux déductions techniques et déclarations de l'évaluateur.

      Pour donc une meilleur qualité de communication, il serait souhaitable qu'elle soit confiée à l'évaluateur, qui en fait un travail post-évaluation, marqué par la mise sous forme communicable des résultats aux décideurs, partenaires et bénéficiaires. Pour plus d'assurance, le coût de cette communication pourrait être déjà prévu dans la rémunération de l'évaluateur et précisé dans les termes de référence de l'appel à candidatures qui l'a recruté. Ceci garantirait la communication systématique, et en bonne forme, des résultats. Mais, il faut bien que les commanditaires et les responsables de la mise en oeuvre du projet soient d'accord. C'est le véritable challenge.

      Merci.

      Dr Emile N. HOUNGBO

       

  • How to define and identify lessons learned?

    Discussion
    • Chers collègues,

      Je suis très intéressé par le sujet en débat; le sujet sur les "enseignements tirés". Je voudrais préciser que la notion d'enseignements tirés a une connotation beaucoup plus scientifique et didactique. Il ne s'agit ni de constatations, ni de recommandations. Il s'agit de déductions fortes qui se dégagent comme leçons que l'on peut garder et appliquer dans d'autres contextes. Les enseignements sont tirés en vue d'une application au-delà du contexte actuel d'étude. En effet, le suivi et l'évaluation sont réalisés dans un contexte donné. Mais, l'analyse approfondie des résultats obtenus et des faits observés permet de dégager des leçons qui vont au-delà de ce contexte; des leçons qui sont comme des formules applicables dans d'autres circonstances. Les enseignements tirés sont donc sensés modeler nos savoir, savoir-faire et savoir-être dans d'autres situations professionnelles. Il s'agit de leçons pouvant servir sous forme décontextualisée, c'est-à-dire sans forcément faire référence aux circonstances dans lesquelles elles ont été générées. Les recommandations devraient être formulées en tenant compte de ces enseignements tirés. Il en est de même de la méthode de conduite des études similaires futures. Les enseignements tirés les plus forts et stables sont ceux issus d'une démarche méthodologique rigoureuse et qui existent sous forme de formules admises. C'est l'exemple du théorème de Pythagore (a² + b² = c²), la loi des rendements décroissants (Turgot), la demande est une fonction décroissante du prix (Néoclassiques), etc. Les enseignements tirés se situent en droite ligne dans la logique de l'accumulation des connaissances comme étant un processus continu et cumulatif en sciences sociales. Les enseignements tirés sont ainsi des apports en miniature à l'amélioration de la connaissance scientifique et technique en matière de suivi et d'évaluation des projets.

      Merci.

      Dr Ir. Emile N. HOUNGBO, Maître de Conférences des Universités, Agroéconomiste, Directeur de l'Ecole d'Agrobusiness et de Politiques Agricoles, Université Nationale d'Agriculture de Porto-Novo. 

       

    • Bonjour à tous,

      Le sujet en débat est d'un grand intérêt, vu l'aspect suivi-évaluation des projets de développement qui est soulevé : ne laisser personne de côté et prendre en considération les préoccupations liées au genre et aux couches défavorisées. C'est très important d'y penser. Mais, pour y parvenir, les précautions nécessaires doivent être prises très tôt, en amont du processus de suivi-évaluation. Une approche méthodologique existe en la matière et est utilisée dans le domaine de la gestion des ressources naturelles, mais aussi dans tous les autres domaines du développement socioéconomique. C'est la méthode des 4R. C'est une méthode qui permet d'identifier de façon participative toutes les parties prenantes, sans risque d'en oublier. La méthode des 4R équivaut à Responsibilities, Rights, Relationships and Revenues. La méthode des 4R est très efficace parce qu'elle identifie les acteurs du projet sur la base des devoirs, des droits, des relations et des bénéfices. L'efficacité de la méthode vient donc du fait qu'elle sert depuis la planification jusqu'au suivi-évaluation. Lorsque la méthode est utilisée, le suivi-évaluation ouvre la voie à des séances focus pour des informations riches et exhaustives. Je suis disposé à plus d'échanges sur le sujet, si c'est nécessaire.

      Merci.

      Dr Émile N. HOUNGBO

      Agroéconomiste, Directeur de l'Ecole d'Agrobusiness et de Politiques Agricoles, Université Nationale d'Agriculture de Porto-Novo (Bénin)

       

    • Chère Anna Maria,

      La révision de la théorie du changement (TdC) dans le cadre de la mise en oeuvre d'un projet de développement se fait sur la base d'une évaluation participative à mi-parcours du projet. Cette évaluation devrait connaître la participation de toutes les parties prenantes au projet. Elle se fait sur la base de critères qualité en fonction desquelles on décide de revoir la stratégie d'intervention. Il faut évaluer par exemple la pertinence du projet, son efficacité, la participation des acteurs. La révision de TdC sera un réajustement des éléments du cadre logique qui font problème, notamment la logique d'intervention et les suppositions importantes. Les blocages majeurs du succès du projet viennent souvent de ces deux catégories d'éléments du cadre logique.

      Merci. 

      Dr Emile N. HOUNGBO

      Agroéconomiste, Enseignant-Chercheur

      Expert en Elaboration et suivi-évaluation des projets de développement

    • Chers Tous,


      L’impartialité, la neutralité et l’indépendance de l’évaluateur sont des qualités toutes nécessaires en matière d’évaluation. L’idéal serait donc qu’elles soient toutes observées dans le processus d’évaluation. Malheureusement, elles ne nécessitent pas la même exigence ou ne sont pas toujours faciles à observer à tous les niveaux du processus. En effet, l’impartialité est applicable à tous les niveaux du processus d’évaluation: cadrage, planification de la collecte des données et informations, validation des outils de collecte, collecte des données et informations, analyse des données et informations recueillies, interprétation et commentaires des résultats, rapportage, restitution des résultats et recommandations. La neutralité quant à elle est nécessaire, mais elle mérite d’être intelligemment observée lors des entretiens afin d’éviter au maximum les informations biaisées et de mieux creuser les réponses reçues. L’étape de la collecte des données et informations demande en effet que l’évaluateur fasse intervenir ses connaissances antérieures et son expertise en la matière pour mieux comprendre les réponses et mieux collecter les informations. Ce serait donc une erreur d’enregistrer naïvement toutes les réponses fournies sans les approfondir si nécessaire. L’aspect le plus difficile à respecter lors de l’évaluation est l’indépendance de l’évaluateur. Il s’agit de l’indépendance administrative, politique et surtout financière. C’est cet aspect qui met sérieusement à l’épreuve le consultant, surtout si celui qui finance la mission d’évaluation a été un responsable direct de la mise en œuvre du projet et qui voudrait donc avoir coûte que coûte un bon résultat. Dans ces conditions, la tendance à faire pression sur le consultant est énorme. Ainsi, selon le degré de dépendance et la volonté de celui finance, dans certains cas malheureux, l’évaluateur peut être amené à réduire sa neutralité et son impartialité pour permettre la réalisation de la mission, s’il n’a pas envie d’abandonner carrément la mission.
       

      Merci.

       

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      Dr Ir. Emile N. HOUNGBO

      Maître de Conférences des Universités (CAMES), Agroéconomiste

      Directeur, Ecole d'Agrobusiness et de Politiques Agricoles, Université Nationale d'Agriculture, Bénin

      Expert, Elaboration et suivi-évaluation des projets de développement

      Membre, Communauté de pratique sur l’évaluation pour la sécurité alimentaire, l’agriculture et le développement rural (EVAL-ForwARD), FAO/CGIAR/PAM/FIDA

      05 BP 774 Cotonou (Republic of Benin)

      Tel. (229) 67763722 / 95246102
      E-mail: enomh2@yahoo.fr

      https://www.researchgate.net/profile/HOUNGBO_E

      https://www.leabenin-fsauac.net/en/profiles/emile-n-houngbo/

      « Le bonheur de ne pas tout avoir ».

    • La principale stratégie pour rendre la collecte de données significative et utile aux agriculteurs est de les impliquer dans le processus d'enquête, du début à la fin. La meilleure méthode pour cela est l'approche IAR4D (Integrated Agricultural Research for Development), développée par le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) en 1983. Ensuite, la raison et le processus de la collecte de données sont expliqués aux agriculteurs de manière participative, et dans leur langue locale. Ensuite, l'évaluation est considérée comme un système composé de nombreux sous-systèmes qui doivent travailler ensemble pour favoriser le développement. Tous les acteurs impliqués dans le processus, y compris les agriculteurs, interagissent et développent conjointement leurs capacités. Ainsi, l'approche IAR4D aborde simultanément la recherche et le développement comme un continuum fusionné pour la génération d'innovation. Généralement, dans le processus, l'analyse des étapes de l'évaluation par les agriculteurs et leur analyse des résultats sont différentes de celles des chercheurs/évaluateurs, et améliorent alors la qualité de l'évaluation. Avec cette approche, les agriculteurs constituent en même temps le canal d'explication du processus et de diffusion des résultats.

      Pour plus d'informations, voir https://faraafrica.org/iar4d/

    • La multiplicité des projets de développement est une réalité en Afrique. Au niveau de chacun des ministères, il y a souvent une multitude de projets sans réelle cohérence interne. Cette situation est la source d'une action inefficace contre les principaux problèmes socio-économiques et environnementaux en Afrique : le chômage, la faim, la pauvreté et le changement climatique. C'est le constat fait par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et qui a justifié la création de Task Forces politiques inter-agences dans ses actions dans le cadre du processus de lutte contre le changement climatique en Afrique.

      Les réponses ci-dessous aux questions débattues permettent de mieux comprendre la situation.

      1) Le foisonnement de projets agricoles et souvent de microprojets ne constitue-t-il pas un facteur négatif pour l'atteinte des résultats de développement dans le secteur agricole?

      La multiplicité des interventions et des acteurs ayant des logiques, des approches, des objectifs, des stratégies et des méthodes différents pose de sérieux problèmes. En effet, la multiplicité des projets de développement génère souvent des conflits ; des conflits d'intervention que les populations bénéficiaires regardent impuissantes comme une scène. En réalité, beaucoup de ces projets se limitent à des résultats intermédiaires (outputs), de sorte que les changements qui peuvent être mesurés ou décrits sous forme d'effets et d'impacts (résultats de développement) ne sont pas atteints, du fait que d'autres facteurs importants ne sont pas pris en compte. Il peut également s'agir d'une mauvaise identification du problème de développement lui-même sur lequel le projet est basé depuis le début. Lorsque le problème identifié est un faux problème, le résultat de développement prévu ne peut être atteint, car malgré les actions, le vrai problème et ses causes demeurent. Lors de l'identification du problème, de la définition des stratégies et du choix des méthodes et des actions, il faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de risque d'antagonisme entre les interventions sur le terrain au stade de la mise en œuvre. La multiplication des projets agricoles a souvent souffert de l'absence d'un axe fédérateur qui pourrait forcer leur cohérence.

      2) Quelles sont les bonnes pratiques en matière de mise en place d’un cadre fédérateur d’interventions dans le secteur agricole ?

      Comme indiqué précédemment, pour une efficacité globale, les différents programmes, projets et micro-projets devraient converger vers un axe fédérateur qui garantirait leur cohérence ; soit ils découlent d'un même plan de développement, soit d'un même plan stratégique, etc. Ce n'est pas souvent le cas. L'élaboration d'un plan de développement fédérateur au niveau de la Commune ou du District, évalué et mis à jour périodiquement, pourrait garantir de meilleurs résultats. Une autre bonne pratique consiste à exiger l'établissement d'une carte des autres acteurs intervenant dans la zone et la formalisation d'un cadre de synergie avec eux, afin d'identifier des actions complémentaires et d'éviter que plusieurs projets ne répètent les actions dans la même localité. Cette approche permet de déplacer le projet vers d'autres localités si nécessaire dans le cas où les actions des autres acteurs sont similaires à ce qui est prévu dans le nouveau projet. Au Bénin par exemple, le projet national de lutte contre le changement climatique, appelé "Projet d'adaptation basé sur l'écosystème (PABE)", qui a été lancé grâce au financement du Fonds vert pour le climat (FVC) et du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), s'inscrit dans cette approche de bonne pratique. Le PABE, lancé le 21 septembre 2020, intègre dans sa démarche l'analyse de la synergie des actions entre les autres acteurs du développement dans son domaine d'intervention.

      3) Des pays ou des Organisations internationales comme la FAO ont-ils déjà mené des évaluations sur la cohérence des interventions dans le secteur agricole? si oui quels sont les principaux constats? et quelles sont les solutions possibles?

      L'inventaire réalisé cette année 2020 sur les projets déjà mis en œuvre dans les sept communes/districts du PABE a révélé de nombreux autres projets en cours sur le terrain. Il s'agit d'une vingtaine de projets qui existent déjà dans les communes/districts du PABE, qui ne sont que 7 sur les 77 communes du Bénin. Il s'agit d'une initiative du PNUE et du GCF. Une phase de la solution proposée au PABE est la tenue d'un atelier afin d'établir une carte de synergie des actions avec les acteurs qui intervenaient déjà sur le terrain en matière d'agriculture et de foresterie durables. Cela a permis de disposer d'une base de données sur les acteurs en vue d'établir des partenariats, et d'identifier des actions complémentaires aux niveaux spatial et opérationnel.

       

    • La contrainte supplémentaire qu'apporte la pandémie de COVID-19 est l'impossibilité de rencontrer physiquement les acteurs devant fournir les informations. On ne peut pas aller les rencontrer au risque de contaminer ou d'être contaminé. Il faut donc les contacter à distance, puis collecter les informations et données requises selon les périodes indiquées. A cet effet, on pourrait recourir à la base de données des structures habituelles de collecte d'informations et données sur la sécurité alimentaire. Cette base de données fournirait une liste de ménages et personnes ressources antérieurement enquêtés et leurs contacts. Une fois cette liste obtenue, il suffirait de lancer l'opération de collecte d'informations et données à laquelle les ménages figurant sur la liste sont conviés. Ce lancement pourrait se faire par voie électronique (e-mail) ou par voie de presse (journaux et télévisions). Cet appel devrait inviter les ménages intéressés à participer à l'opération de contacter la structure en charge de l'opération pour y contribuer. Les ménages et personnes intéressés pourront fournir régulièrement par e-mail ou par réseaux sociaux (whatsapp, facebook, twitter, ...) les informations et données qui leur sont demandées. D'office, les données collectées seront fiables. Les données collectées étant fiables, on peut bien en déduire des calculs et analyses pertinentes qui serviront à la définition de politiques efficaces en matière de sécurité alimentaire.

    • Effectivement, l'utilisation de la théorie du changement est venue améliorer les techniques de planification et d'évaluation des projets de développement. Elle nous a fait passer du cadre logique (en tant qu'outil) et de la Gestion axée sur les résultats (GAR) à la Gestion axée sur les résultats de développement (GRD) et l'importance désormais accordée à la redevabilité. La GRD permet désormais de se focaliser surtout sur les effets et impacts sur le bien-être des populations, au lieu de se focaliser juste sur les extrants dans le cadre de la GAR. L'intérêt est désormais de mettre l'accent sur les changements intervenus sur le bien-être des populations et d'instaurer la redevabilité qui est l'obligation de rendre compte de l'exercice d'une responsabilité ou le droit pour les bénéficiaires des actions de réclamer et d'exiger. L'amélioration du bien-être des populations est mieux mesurée avec l'utilisation de la théorie du changement, si bien que l'impact des projets est plus grand et plus tangible. L'utilisation de la théorie du changement oblige et oriente vers l'effort de réponse à la demande croissante de redevabilité publique vis-à-vis des citoyens, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement, afin qu'ils soient informés sur la manière avec laquelle l'aide est utilisée, les résultats enregistrés et dans quelle mesure ces résultats apportent les changements souhaités au développement humain durable, et non plus au développement tout court.

    • Bonjour à tous,

      La question de la mobilisation des jeunes pour l'agriculture est une question cruciale. Les jeunes représentent la couche sociale sans laquelle on ne peut assurer une amélioration durable de la productivité agricole. Mais, qu'a-t-on constaté des diverses expériences vécues ?

      La situation n'est pas reluisante. La jeunesse attend des conditions favorables pour porter un intérêt significatif à l'agriculture. Elle attend notamment que les questions d'amélioration technologique et de financement de l'agriculture soient sérieusement résolues. Pour mobiliser les jeunes, on doit pouvoir effacer l'image "d'activité difficile et compliquée" que présente l'agriculture. C'est alors que la promotion en cours de l'agriculture numérique et de l'agriculture digitale est une solution importante qui laisse présager un avenir meilleur. Le financement en termes de crédit agricole, d'aménagement foncier et d'organisation de filières sont tout aussi importants. Le problème jusque là, surtout en Afrique noire, ce sont ces aspects importants mal pourvus qui répugnent toujours les jeunes. Mais, je trouve que ces aspects pourraient être mieux développés si l'on mettait à profit les diverses opportunités qu'offrent les accords et décisions internationaux relatifs aux changements climatiques, notamment la promotion de l'agriculture basée sur les écosystèmes (EbA) déjà adoptée par la Conférence des Ministres Africains de l'Environnement (AMCEN) à sa 6e session extraordinaire tenue au Caire en Egypte en 2016:

    • Bonjour Chère Collègue,

      Vous soulevez un problème intéressant et préoccupant qui touche le secteur agricole; le secteur que l'Afrique a tout intérêt à développer rapidement. En effet, le secteur agricole est le secteur qui utilise la majorité de la population active en Afrique. Elle y contribue pour en moyenne 35 % du Produit Intérieur Brut (PIB). En termes d’inclusion économique, l’agriculture est le secteur économique le plus accessible, employant la majorité de la population active en Afrique, soit 64% ; ce qui justifie que des actions porteuses à ce secteur soient susceptibles de toucher la majorité de la population. En plus, les études ont prouvé qu'une croissance de 10 % des rendements en agriculture se traduit par une réduction de la pauvreté de 7%. La croissance agricole a donc une capacité particulière à réduire la pauvreté dans tous les pays. Des estimations réalisées à partir d’un échantillon de pays montrent que la croissance du PIB due à l’agriculture est au moins deux fois plus efficace dans la réduction de la pauvreté que la croissance du PIB due à d’autres facteurs. En Chine, selon les estimations, la croissance globale émanant de l’agriculture a été 3,5 fois plus efficace en termes de réduction de la pauvreté que la croissance due aux autres secteurs – et 2,7 fois plus en Amérique latine. Ce n'est donc pas par hasard que le PDDAA (Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine ou en anglais Comprehensive African Agriculture Development, CAADP), soit le programme agricole du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a fixé pour objectifs aux Etats africains de relever la productivité agricole de 6 % par an et de porter leurs efforts budgétaires consacrés à l’agriculture à au moins 10 % de leur budget. Cette suggestion a été adoptée à Maputo en 2003 par l’Assemblée de l’Union Africaine. Par la suite, l’Accord de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie en Afrique de 2014 a consacré la confirmation de cet engagement de Maputo par les Etats africains.
      Au regard de tout ce qui précède, je dirais que "refuser d'accorder les 10% à l'agriculture dans un pays à vocation agricole comme c'est le cas de la plupart des pays africains, dont l'Ouganda, c'est refuser le développement".
      Mon souhait serait donc que tous les Etats africains en prennent conscience avant qu'il ne soit trop tard. A cet effet, je voudrais rappeler qu'en dehors du budget national, il y a nombre d'Accords et Décisions au niveau international auxquels l'Ouganda pourrait se conformer pour mobiliser davantage de financement pour son secteur agricole. Il s'agit notamment de:
      1) de l’Accord de Paris sur le climat ;
      2) des Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD), notamment les ODD 1, 2, 3, 8, 10, 15 et 17 ;
      3) de l’agenda 2063 de l’Union Africaine sur l’Afrique que nous voulons ;
      4) du Paquet de Nairobi sur l'agriculture, le coton et des questions relatives aux pays les moins avancés (PMA) ;
      5) du Plan d’action d’Addis Abéba sur le financement durable de l’Afrique.
      Telle est ma contribution à ce débat de si haute portée.

      Merci.

       

    • Il faut d’abord faire remarquer que les petits exploitants agricoles développent en général des systèmes de production agricole dans lesquels dominent les spéculations qui ne sont pas promues par l’Etat notamment ; des spéculations relevant de filières non organisées, donc peu connues. Il s’agit essentiellement des produits vivriers tels le maïs, le niébé, la patate douce, l’igname, la tomate et la mangue. Puisque ces filières ne sont pas organisées, les petits exploitants ne bénéficient pas d’un accompagnement en intrants. L’accès à l’encadrement est faible, de sorte que les activités développées sont peu compétitives. 

      Les rares interventions, notamment de l’Etat et les ONGs, sur les petits exploitants sont souvent inappropriées. La confusion est souvent faite de croire que l’on peut comparer in extenso l’activité agricole des petits exploitants africains à ceux des pays développés. La dimension duale de cette activité n’a souvent pas été bien saisie. En effet, l’agriculture a d’abord été un mode de vie pour les petits producteurs, avant d’être une activité de production. Or, c’est ce dernier aspect qui a souvent été perçu. Cette situation engendre des biais d’intervention qui ne sont pas suffisamment efficaces et dont résulte par ricochet la contre-performance de l’activité du petit producteur. Cette contre-performance est à la base du faible investissement dans l’activité agricole.

      En somme, les contraintes des petits exploitants à investir dans l’agriculture sont structurelles. Pour les lever, il faut repenser l’activité agricole pratiquée par ces derniers, en les associant au processus d’évaluation afin de bien prendre en considération les deux dimensions sus-indiquées. Concernant les petits producteurs, il faut prendre l’agriculture en tant que mode de vie et non simplement une activité économique. Une approche holistique est donc nécessaire, en prenant en compte à la fois toutes les fonctions de l’agriculture pour le petit producteur (fonction économique, fonction sociale et fonction culturelle). Autrement, le cercle vicieux dans lequel il se trouve ne peut être rompu.
      (Le fichier attaché pourrait fournir quelques compléments)
       

      *** 

      It must first be pointed out that small-scale farmers generally develop agricultural production systems dominated by speculations that are not promoted by the State in particular; speculation in unorganized sectors, which are little known. These are mainly food crops such as maize, cowpeas, sweet potatoes, yams, tomatoes and mangoes. Since these channels are not organized, smallholders do not benefit from input support. Access to supervision is low, so that the activities developed are not very competitive.

      The few interventions, particularly from the state and NGOs, on smallholders are often inappropriate. The confusion is often made to believe that one can compare extensively the agricultural activity of African smallholders to those of developed countries. The dual dimension of this activity has often not been well captured. In fact, agriculture was first of all a way of life for small producers, before being a production activity. However, it is this last aspect which has often been perceived. This situation gives rise to intervention biases that are not sufficiently effective and the result of which is the poor performance of the small producer's activity. This poor performance is at the base of the low investment in agricultural activity.

      In short, the constraints of smallholders to invest in agriculture are structural. To advance them, it is necessary to rethink the agricultural activity practiced by smallholders, by including them in the evaluation process in order to take into consideration the two dimensions indicated above. Regarding small producers, we must take agriculture as a way of life and not just an economic activity. A holistic approach is therefore necessary, taking into account all the functions of agriculture for the small producer (economic function, social function and cultural function). Otherwise, the vicious circle in which he finds himself cannot be broken.

      (The attached file can provide further information)

    • Chers collègues,

      J'ai lu les nombreuses réponses pertinentes fournies à la question en débat. Les contributions sont riches. Ce que je voudrais ajouter, c'est l'importance de l'identification du problème. La qualité du projet de développement dépend beaucoup de la pertinence du problème identifié. Nous devons nous attarder à ce niveau pour ne pas identifier un faux problème, en prenant par exemple une manifestation (effet) pour le problème. A cet effet, l'approche participative est nécessaire. La participation active des communautés concernées est indispensable. On pourrait par exemple utiliser les techniques d'analyse du problème, la méthode cadre logique et/ou le cadre d’analyse des 4R (Responsabilities, Rights, Returns, Relationship).
      En tant qu'outil de diagnostic (puis de suivi-évaluation), le cadre d’analyse 4R permet de savoir à l’exécution si chaque acteur concerné a assumé les rôles et responsabilités qui lui sont dévolus, a bénéficié des droits et retombées qui lui sont prévus et que les relations qu'il devrait avoir avec les autres acteurs se sont déroulées favorablement.

      Merci.

      *** 

      Dear colleagues,

      I have read the many relevant answers provided to the issue under discussion. The contributions are rich. What I would like to add is the importance of identifying the problem. The quality of the development project depends very much on the relevance of the problem identified. We must dwell at this level to avoid addressing a false problem, for example by taking a manifestation (effect) for the problem. For this purpose, the participatory approach is necessary. The active participation of the communities concerned is essential. For example, problem analysis techniques, the logical framework method and / or the 4R (Responsabilities, Rights, Returns, Relationship) framework could be used.
      As a tool for diagnosis (followed by monitoring and evaluation), the 4R analysis framework makes it possible to know at runtime whether each actor concerned has assumed the roles and responsibilities devolved to it, has benefited from the rights and benefits that are planned for him and that the relations he should have with the other actors have been favorable.

      Thank you.


       

    • Bonjour à vous,

      Je commence par répondre à votre dernière question : "Les politiques publiques et les projets élaborés postérieurement aux évaluations conduites, ont-ils pris en considération les erreurs et les correctifs précédents?"
      A cette question, je répond NON. Si les erreurs et les correctifs précédents étaient régulièrement pris en considération en Afrique, et surtout dans les pays d'Afrique noire francophone, il y a longtemps que ces pays se seraient développés. Des problèmes sérieux entachent l'élaboration et la gestion des politiques publiques dans ces pays. D'abord, l'élaboration de ces politiques et programmes publics ne sont souvent pas confiés à de vrais professionnels en la matière. Mais, ce n'est pas le plus grave. Le plus grave, c'est que de façon générale, le suivi et l'évaluation des politiques publiques ne sont pas pris au sérieux, tout comme les gestionnaires de ces programmes sont souvent en mésintelligence avec les responsables chargés du suivi-évaluation. J'en connais vraiment quelque chose pour avoir été responsable du suivi-évaluation pour plusieurs projets de développement. Or, le peu d'importance accordée au suivi-évaluation empêche que l'on suive véritablement les indicateurs établis et in fine, cela empêche de disposer d'une bonne base de données, d'informations et de statistiques pertinentes devant guider l'amélioration de la qualité des futurs programmes. La question de suivi-évaluation est très sérieuse. Dans d'autres cas même, on pense que c'est un gâchis que de dépenser de l'argent pour le suivi-évaluation. Or, les pays qui se développent sont ceux qui accordent du prix au suivi-évaluation. Car, cela permet de ne pas reprendre les mêmes erreurs et d'aller plus vite dans la mise en oeuvre des programmes futurs. Vraiment, je ne sais pas si un jour on commencera dans nos pays à mieux considérer le suivi-évaluation au point même de suivre les recommandations qu'il permet de dégager. Si cela arrivait, ce serait un grand pas fait vers le développement. C'est mon souhait. 

      Merci.

      ========== 
      Dr Ir. Emile N. HOUNGBO 
      Agroéconomiste, Enseignant-Chercheur 
      Directeur, Ecole d'Agrobusiness et de Politiques Agricoles
      Université Nationale d'Agriculture, Bénin 

  • For this purpose, I analysed the process of primary data collection and the food security indicators produced in my country, Benin. As we all know, the quality of statistics depends on the accuracy of primary data, as primary data ultimately condition all subsequent analyses and policies. My research clearly showed some weaknesses in the official statistics. Based on a literature review of the periodic statistics published by the INSAE, the public structure in charge of national statistics in Benin, and on interviews with some data collection agents used for surveys carried out from 2011 to 2018, I found two main

  • What can we do to improve food security data?

    Discussion
    • Je remercie sincèrement les participants et les diverses contributions au débat lancé depuis le 4 juin 2019 sur « What can we do to improve food security data ? ». La moisson a été bonne, parce que plusieurs situations nationales déplorables ont été rapportées et, heureusement, une solution intéressante a été révélée.

      En effet, à partir du programme Nema en Gambie, Paul Mendy informe que la capacité du personnel d’évaluation à rassembler et à rendre compte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle n’est pas à la hauteur de la tâche. Le même constat est fait en Inde où Archana Sharma rapporte que la plupart des recenseurs, enquêteurs et agents de terrain travaillent non seulement dans de mauvaises conditions, mais également ils vivent dans des conditions défavorables, ne sont pas suffisamment orientés vers le problème et n’ont accès à aucun type de formation aux outils, techniques, méthodologies, approches et processus impliqués dans la collecte de données. Il s’agit de travailleurs mal rémunérés. La conséquence est que les enquêteurs remplissent des enquêtes en fonction de leurs biais ou des biais d’enquête attendus (Richard Tinsley). Le résultat est que les données sont pleines de biais et peu fiables, mais cohérentes avec la situation financière du pays. Il suggérait alors d'extrapoler à partir de projets gérés par des ONG assistées par des donateurs et disposant d'un budget suffisant pour gérer une enquête fiable, pendant que Archana Sharma trouve que l'agence de recherche ou d'évaluation devrait investir proportionnellement dans les enquêteurs de haut de gamme et le personnel sur le terrain pour une collecte de données de qualité.

      Il y a donc besoin que nos politiques en matière d’agriculture et de distribution alimentaire soient fondés sur le bon sens et les normes de nutrition soient fondées sur les besoins alimentaires des populations locales conformes à leur culture alimentaire (Lal Manavado). Dans la même logique, Kebba Ngumbo Sima alerte qu’il est grand temps qu’une attention soit accordée au contexte des communautés locales ou des peuples autochtones et à leurs perceptions et compréhensions liées aux questions de sécurité alimentaire. Or, à cause du volume de travail qu’impose l’Agenda 2030 aux pays, le résultat dépendra réellement a) de la possibilité et de la volonté des gouvernements d’investir dans la collecte de données, b) de l’assistance financière et technique que les bureaux nationaux de statistique pourront obtenir des organisations régionales et internationales (Filippo Gheri). De nombreux facteurs doivent être pris en compte lors du choix de l'indicateur à utiliser pour suivre l'insécurité alimentaire, ainsi que le type de données à collecter pour obtenir l'indicateur. Un indicateur doit être facile à utiliser, fournir des informations en temps voulu, être éclairé par des données faciles à collecter (rentables). Il devrait aussi fournir des informations valides et fiables. Ces caractéristiques sont très difficiles à trouver dans les indicateurs visant à «mesurer» l’insécurité alimentaire. C'est pourquoi l'équipe des statistiques de la sécurité alimentaire et de la nutrition de la FAO a lancé en 2013 le projet « Voices of the Hungry » (http://www.fao.org/in-action/voices-of-the-hungry/fr/#.XR8CpeQ8Too) qui a permis de mettre au point un nouvel outil appelé « Echelle de mesure de l'insécurité alimentaire vécue » ou « Echelle de mesure de l’insécurité alimentaire basée sur les expériences (FIES) », devenu l’indicateur 2.1.2 des objectifs de développement durable. Ce nouvel outil est selon Filippo Gheri direct, facile à utiliser, à faible coût et statistiquement valable. Cela permet également de distinguer les niveaux de gravité, de subdiviser les résultats et de comparer les résultats entre les pays et dans le temps. Le module de l’enquête fondée sur la FIES a déjà été inclus dans plus de 50 enquêtes représentatives au niveau national dans le monde et 60 autres pays ont déjà prévu de l’inclure dans leurs enquêtes nationales.

      En somme, les problèmes de fiabilité des données sur la sécurité alimentaire se posent partout dans les pays sous-développés. Cela est dû au faible investissement des Etats dans cette activité ; ce qui se traduit par l’utilisation d’agents de peu de qualité. Mais, l’outil FIES est une solution intéressante pour corriger la situation, parce qu’il permet de réduire significativement les biais de collecte. L’outil FIES est appliqué tant sur le mois, le trimestre ou les 12 derniers mois ; ce qui corrigerait les biais soulevés au sujet des variations de la situation alimentaire des ménages et des individus entre les saisons de l’année. Il est donc indispensable et urgent que beaucoup de spécialistes de la sécurité alimentaire et de l’évaluation du développement soient formés à l’utilisation efficace de cet important outil en vue de l’amélioration des pratiques de collecte de données sur les indicateurs et de l’atteinte à l’horizon 2030 de l’ODD 2 notamment. 

      Dr Emile N. HOUNGBO

       

    • Bonjour Mme NIMAGA,

      Je vous remercie pour la question, et voici ma réponse.

      La mise en oeuvre des programmes de développement passe par des étapes successives jusqu'à la réalisation des changements souhaités/visés. Par exemple, si nous décidons de réduire la "mortalité liée au paludisme" dans une localité, le changement souhaité est la réduction du taux de mortalité (outcome, résultat). Pour parvenir à cette fin, nous avons pensé que les populations devraient utiliser beaucoup plus les moustiquaires imprégnées. Il faut donc une augmentation du taux d'utilisation de moustiquaires imprégnées (output, produits ou réalisations). Pour que les populations commencent à utiliser beaucoup plus les moustiquaires imprégnées, nous en avons distribuées. La distribution des moustiquaires imprégnées est l'activité (activity). Pour pouvoir réaliser cette activité, nous avons dû nous approvisionner en moustiquaires, carburants, ... (ce sont les intrants, inputs).

      Voilà un exemple explicatif qui pourrait vous aider. Je reste disponible pour répondre à d'autres questions. 

      Chère Mendy,

      Je suis d'accord avec votre texte, sauf un point. Nous ne pouvons pas dire que "le suivi et l'évaluation se préoccupent moins des activités et des résultats". Cette affirmation est vraie pour l'évaluation, mais pas pour le suivi. En effet, le suivi porte principalement sur les activités et les produits.

    • Dear Colleagues,

      I would just like to confirm that outputs and outcomes are quite different. In the process of M&E planning and of Evaluation, we define outputs as the realisations nncessary before we can observe a change, say an outcome. Then, it's a question of level of appreciation. Inputs contribute to activities realization, activities contribute to outputs realization, outputs contribute to outcomes realization, and outcomes contribute to impacts realization.

      Best regards.  

      Emile N. HOUNGBO, PhD

      Agricultural Economist, Senior Lecturer Director, School of Agribusiness and Agricultural Policy National University of Agriculture, Benin 

    • Dear Colleague,

      The improvement of the different sectors does not depend only on monitoring and evaluation. It depends both on the quality of the actions developed, their management and then the monitoring and evaluation.

      When an action is poorly developed, either because the problems have been poorly identified / formulated or because the actions selected are inappropriate, there is a high risk that the results will be bad: low impact. Even if this step is still successful and the management of the implementation of the actions is not adequate, the risk of failure is still high, only that in this case, the monitoring-evaluation has more power to formulate remedies that, if taken into account, can lead to the right result. Given the persistence of the poor quality of the results that you highlight, it is certainly on the development of actions that we must make serious improvements. If your monitoring and evaluation units have nothing to be ashamed of, that is to say that they are made by people who are really knowledgeable about it, there is no question of bringing in other people who might even damage the work if they are incompetent or partial. Generally, the monitoring-evaluators are not liked and everything is done to prevent you from working well. I presume that these kinds of obstacles must exist in this unit where you work, since it is the presidency, a high place of politics. But, is this still the case in all other sectors? I do not think so. So, above all, review the methodology of developing actions in the country. There must be serious problems at this level.

      Thank you.

      Dr. Emile Houngbo

      Agricultural Economist

      Expert in project development and monitoring & evaluation

  • The issues facing global agriculture

    Discussion
  • Developmental evaluation

    Discussion
    • Bonjour M. KABORE,

      A mon avis, l'évaluation développementale est cette évaluation centrée sur les dimensions, indices et indicateurs de développement, tels que la pauvreté, l'indicateur du développement humain, la nutrition, la santé, l'éducation, la sécurité alimentaire, l'autosuffisance alimentaire, la souveraineté alimentaire, l'équité sociale, la viabilité environnementale, l'autonomie de croissance. L'évaluation développementale d'un programme serait donc focalisée sur les effets et impacts des programmes sur ces paramètres cités tantôt à un niveau global, macroéconomique. Comme on peut s'en douter, l'évaluation développementale serait l'étape ultime de l'évaluation où l'on recherche la contribution des actions et programmes au développement global. Cela exige en amont une certaine rigueur en matière de montage des programmes et dans leur mise en oeuvre. L'obligation de l'élaboration du cadre logique et la gestion axée sur les résultats sont certainement des moyens d'assurer une évaluation développementale positive.D'office, l'évaluation des OMD, des ODD, du NEPAD, ... est une évaluation développementale. Merci

      Dr Ir. Emile N. HOUNGBO
      Agroéconomiste,
      Enseignant-Chercheur Université Nationale d'Agriculture,
      Bénin

       

  • Gender and evaluation of food security

    Discussion
    • Bonjour à tous,

      Voici les réponses que je propose aux trois questions de Georgette:

      1. Comment prendre correctement en charge la thématique « genre » lors de l’évaluation des projets et programmes de sécurité alimentaire ou d'agriculture durable ? Est-il suffisant d’associer simplement les femmes aux différentes activités menées dans les projets/programmes comme c’est souvent la pratique pour dire que l’on est genre sensible ? Quels sont les critères d’évaluation généraux et spécifiques que l’on peut faire valoir sans créer de polémique ?

      Non. Il ne suffit pas d’associer simplement les femmes aux activités de mise en œuvre des projets. Il s’agit d’intégrer à toutes les étapes les aspects spécifiques à prendre en compte différemment pour homme et pour femme afin que les projets/programmes en question soient plus efficaces et aient plus d’effets et impacts

      2. Comment appréhender les changements induits en matière de genre par les projets/programmes quand cette question n’a pas été prise en compte dans les diagnostics sur la situation de base/de référence lors de la formulation des projets/programmes?

      Il faut dans ce cas faire une enquête historique sur les effets et impacts des projets/programmes.

      3. Quels indicateurs quantitatifs et qualitatifs (des exemples) formuler pour évaluer l'aspect genre dans le domaine de la sécurité alimentaire et d'autres domaines qui y sont liés tels que la nutrition ?

      Normalement, il n’y a pas d’indicateurs particuliers à formuler pour évaluer l’aspect genre. Il s’agit plutôt de rendre les indicateurs genre sensibles pour orienter leur mesure. Ex : « Le nombre d’hommes et de femmes malnutris » ou « Le taux de malnutris parmi les hommes et parmi les femmes ».

      Merci.

      Dr Ir. Emile N. HOUNGBO

      Benin