RE: Neutrality-impartiality-independence. At which stage of the evaluation is each concept important?   | Eval Forward

Chère Umi,

Merci beaucoup d'avoir partagé cet excellent article de Carol Weiss [contribution antérieure ici]. Il s'agit d'un vieil article, mais d'un article en or. Je viens de le terminer et je veux graver certaines de ses phrases dans le béton des murs de mon bureau. Par exemple :

Weiss met en lumière une série impressionnante d'hypothèses cuites dans la pratique de l'évaluation. Toutes ne sont pas toujours considérées comme vraies, mais je pense qu'elle a raison de dire qu'elles ont tendance à "aller de soi", c'est-à-dire à être acceptées silencieusement et même inconsciemment la plupart du temps. Voici une liste de ces hypothèses, basée sur son article :

  1. La sélection des programmes ou des politiques qui seront évalués et de ceux qui ne le seront pas se fait de manière équitable - c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'agenda caché dans le plan d'évaluation et qu'aucun programme n'est protégé de l'évaluation.
  2. Le programme à évaluer avait des objectifs raisonnables, souhaitables et réalisables, de sorte qu'il peut être évalué sur la base de ces objectifs.
  3. Les objectifs explicites du programme peuvent être considérés comme vrais ; il n'y a pas d'agenda caché, ils reflètent les objectifs réels de l'intervention.
  4. Le programme évalué est un ensemble cohérent d'activités, raisonnablement stable dans le temps et indépendant d'autres programmes ou politiques similaires, de sorte qu'il est logique de se concentrer sur lui dans une évaluation - c'est une unité d'analyse valable.
  5. Les parties prenantes du programme, les bénéficiaires et les évaluateurs sont tous d'accord sur ce qui est bon et souhaitable ; toute différence de valeurs peut être conciliée, de sorte que la discussion se limite généralement aux moyens d'y parvenir.
  6. Les résultats du programme sont importants pour le personnel du programme et pour les décideurs, dont on peut s'attendre à ce qu'ils tiennent compte des preuves recueillies par l'évaluation afin d'améliorer les résultats.
  7. Les questions figurant dans les termes de référence sont importantes et reflètent les préoccupations des bénéficiaires du programme, et pas seulement de ceux qui le mettent en œuvre.
  8. L'équipe d'évaluation, telle qu'elle est composée, peut atteindre un bon degré d'objectivité (neutralité-impartialité-indépendance...) dans son analyse.
  9. Dans la plupart des programmes, ce qu'il faut pour améliorer les résultats, c'est un changement progressif (efforts renouvelés, ressources accrues), plutôt que de supprimer complètement le programme ou de modifier radicalement son approche.
  10. Cette dernière hypothèse repose sur le fait que la plupart des recommandations émanant des évaluations concernent des ajustements mineurs dans la mise en œuvre des programmes. Mme Weiss établit un lien avec le type de messages qui peuvent être acceptés par les commissaires d'évaluation.

Dans la pratique, ils sont tous problématiques, au moins occasionnellement, et Weiss fait un excellent travail pour montrer comment certains d'entre eux ne sont souvent pas soutenus par les faits. Par exemple, en ce qui concerne l'hypothèse 1, elle montre que les nouveaux programmes sont généralement soumis à une pression évaluative plus forte que les anciens programmes bien établis.

Merci encore pour cet article très pertinent. L'évaluation est en effet de nature politique et les évaluateurs ne peuvent que bénéficier de cette clarification.

Olivier