RFE [user:field_middlename] Réseau francophone de l'évaluation

RFE Réseau francophone de l'évaluation

Réseau francophone de l'évaluation
France

Le Réseau Francophone de l'Evaluation (RFE) est une tête de réseau créé le 26 février 2013 avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Notre réseau rassemble les Associations nationales d'évaluation (ANÉ) de 24 pays de l'espace francophone.

Nous nous sommes donné pour mission de développer et mutualiser les connaissances et pratiques de l'évaluation de l'action publique dans l'espace francophone. Afin de conforter l'existence d'un monde pluriculturel et multipolaire garantissant à la francophonie sa place à côté d'autres ensembles linguistiques. Pour y parvenir nous visons nous nous sommes fixés les objectifs suivants :

Développer l'offre francophone d'évaluation
Constituer un corpus théorique et technique en langue française
Développer entre les Associations Nationales d'Évaluation une coopération active
Promouvoir l'utilisation des résultats de l'évaluation dans le processus de décision publique

My contributions

  • Evaluators are interpreters. What about ChatGPT?

    Discussion
    • Bonjour Silva,

      Merci beaucoup pour le lancement de cette discussion sur l'évaluation et Chat GPT. Je suis pressé de lire les réactions car ce sujet sera probablement abordé lors de la 5e édition du Forum international francophone de l'évaluation que le RFE (Réseau francophone de l'évaluation) organise avec la SOLEP (Société luxembourgeoise de l'évaluation et de la prospective), les 4, 5 et 6 juillet prochain, à Luxembourg.

      Si le français n'est pas un problème pour toi, je t'invite à soumettre une proposition d'intervention d'ici le 30 mars. Cette invitation à nous adresser des propositions d'interventions vaut également pour l'ensemble des membres de la communauté EvalForward. Les dépôts se font en ligne : www.fife2023.rfevaluation.org.

      Le thème de l'événement est "Évaluation et révolution numérique".

      Jean-Marie Loncle

      Secrétaire permanent du RFE

    • Afin d’élaborer des systèmes MEAL efficaces, inclusifs et sensibles au genre, il conviendrait probablement d’interroger le niveau des ressources disponibles et mobilisables : 

      1. D’abord la question des ressources humaines. Quelles sont les ressources humaines disponibles localement ? Si l’on recherche des personnes qui pratiquent l'évaluation et qui ont une expertise sur les questions de genre, bien entendu dans nos pays ces expertises existent, mais où se trouvent-t-elles présentement ?

      Elles se trouvent dans le système des Nations Unies, elles se trouvent dans quelques ONG internationales, elles se trouvent dans quelques ministères. Par conséquent, si nous cherchons des personnes qui ont une expertise en évaluation et en genre, et qui sont disponibles pour conduire des missions d’évaluation, nous sommes rapidement en difficulté.

      Cela se traduit dans la qualité des travaux évaluatifs menés sur les questions de genre qui ont donc énormément de faiblesses, car les personnes qui mènent ces évaluations n’ont pas la maîtrise des outils d’analyse de genre. Ces personnes n’ont pas une expertise suffisante pour analyser la complexité qui se trouve généralement dans ces problématiques. On va donc voir des rapports qui abordent la question de la participation des hommes et des femmes, mais n’évoquent pas les autres questions comme les normes et pratiques sociales néfastes aux filles et aux femmes, les rapports de pouvoirs inégaux et la participation aux sphères de décision, la division sexuelle du travail et la charge de travail des hommes et des femmes, les violences basées sur le genre, le harcèlement sexuel, les exploitations et abus sexuels, … 

      Parfois, l’intégration du genre se fait autour d’un axe ou d’une partie du document livrable, et sacrifie ainsi la transversalité de la prise en compte du genre. Ainsi, le genre se retrouve uniquement dans une partie dédiée alors qu’il devrait se retrouver à tous les nouveaux d’analyse, quelque soit la partie du travail. D’ailleurs la commande des évaluations est elle-même responsable. Le genre est commandé comme un élément qui vient s’ajouter à une évaluation, alors que c’est le processus évaluatif qui doit prendre en compte le genre. L’évaluateur devrait analyser la pertinence genre, l’efficacité genre, …. et pas faire une partie sur le genre.

      Les ressources chargées du suivi-évaluation au sein des ministères ont-elles été formées sur le genre? Je laisse à chacun le soin d’apporter la réponse qui s’applique à son terrain.

      1. La ressource « temps » est également à prendre en compte. Or le temps manque toujours pour mener les activités requises. 

      Prenons par exemple des outils courants :

      • Le profil d’activités des parties prenantes dans une communauté ou le profil d’accès aux ressources ou de contrôle de celles-ci sont vraiment des outils basiques dans l'analyse de genre : dans une communauté, il faut compter environ 3 heures pour construire cela de manière participative avec les participant·e·s sur un site et donc ça demande du temps.
      • Le profil de l’agenda journalier des hommes et des femmes qui pratiquent la même activité dans le même contexte, outil qui permet de mettre en évidence la charge de travail des hommes et des femmes, répartie sur les questions de production, les questions de reproduction, les activités politiques et sociaux-communautaires, prend lui aussi beaucoup de temps pour sa construction.
      • Les cadres de suivi évaluation n’intègrent pas souvent le genre, et l'équipe d’évaluation doit alors d’abord construire ce qui aurait pu être le cadre de suivi des changements en matière de genre, avant de “chercher” les effets et impacts qui ont pu se produire! Tout ceci prend du temps.

       

      1. On peut également relever la question des ressources financières. Les ressources financières prévues pour mener les activités de genre restent insuffisantes. Quels sont les moyens financiers que les parties prenantes sont prêtes à mobiliser ? Jusqu'ici, on a beau le dire, le genre a tendance à être perçu et pratiqué comme un appendice, comme quelque chose qui vient s’ajouter à un quelque chose qui existe déjà. On écrit un projet et après on vient regarder ce que l’on peut ajouter sur les questions de genre.

      De ce fait, les budgets alloués aux questions de genre sont habituellement très faibles, ce qui ne donne pas la possibilité de faire véritablement des activités qui devraient être menées. Les exercices comme la budgétisation sensible au genre ne sont pas entrepris lorsque les projets sont en formulation!

      La mobilisation de ces trois ressources forme un ensemble de défis qui font que les questions de genre ne sont pas véritablement prises en compte dans les projets, les programmes et les politiques mais également dans les évaluations. De quels délais disposons-nous pour que de tels systèmes soient probants ?

      Ce constat posé sur la prise en compte des questions de genre vaut également pour les autres populations vulnérables : les personnes en situation de handicap, les populations en migrations forcées, les populations autochtones, les enfants, ...

      Thaddée Yossa

       

    • Bonjour à toutes et à tous,

      Le suivi et l’évaluation sont tous les deux importants (au sens où ce sont deux démarches différentes qui ne se remplacent pas l’une et l’autre) et le suivi est important pour l’évaluation (on fait de meilleures évaluations avec un bon système de suivi). Ce sont donc deux démarches différentes mais complémentaires.

      Pour en venir à la question des moyens accordés au système de suivi pour bénéficier de données de qualité :

      - Il est très important de valoriser les producteurs de données et de leur faire un retour de l’utilisation qui a été faite des données dans l’évaluation et la prise de décision. Ceci afin de donner du sens à la collecte de données et de sensibiliser les décideurs à son importance.

      - Une des options pour diminuer les coûts est de s’appuyer le plus possible sur les usagers (les agriculteurs, les pêcheurs…) pour collecter les données (au lieu d’utiliser uniquement des enquêteurs « professionnels »)

      Dernier point très important : l’enjeu majeur est la cohérence d’ensemble du système car il faut à la fois des collecteurs de données motivés et fiables à l’échelle locale et il faut aussi que ces données soient en partie comparables et puissent être agrégées à l’échelle nationale sinon on se retrouve avec une masse de données locales dont on ne peut rien tirer à l’échelle supra. Ce travail d’articulation d’échelle consistant à cadrer le système de suivi sans « enfermer » la collecte locale dans le remplissage d’indicateurs qu’ils ne comprennent pas et qui ne leur sont pas utiles est très important et constitue la compétence clé que doit avoir un chargé de suivi à l’échelle nationale.

      On observe souvent la multiplication et superposition de systèmes de collecte et traitement de données pour la gestion, le suivi et l'évaluation, alors qu'un système à pertinence partagée serait bénéfique à bien des égards (penser ou repenser l'architecture institutionnelle en matière de SE).