RE: Recurring errors in public policies and major projects: contributions and solutions from evaluation | Eval Forward

Bonjour à vous,

Je commence par répondre à votre dernière question : "Les politiques publiques et les projets élaborés postérieurement aux évaluations conduites, ont-ils pris en considération les erreurs et les correctifs précédents?"
A cette question, je répond NON. Si les erreurs et les correctifs précédents étaient régulièrement pris en considération en Afrique, et surtout dans les pays d'Afrique noire francophone, il y a longtemps que ces pays se seraient développés. Des problèmes sérieux entachent l'élaboration et la gestion des politiques publiques dans ces pays. D'abord, l'élaboration de ces politiques et programmes publics ne sont souvent pas confiés à de vrais professionnels en la matière. Mais, ce n'est pas le plus grave. Le plus grave, c'est que de façon générale, le suivi et l'évaluation des politiques publiques ne sont pas pris au sérieux, tout comme les gestionnaires de ces programmes sont souvent en mésintelligence avec les responsables chargés du suivi-évaluation. J'en connais vraiment quelque chose pour avoir été responsable du suivi-évaluation pour plusieurs projets de développement. Or, le peu d'importance accordée au suivi-évaluation empêche que l'on suive véritablement les indicateurs établis et in fine, cela empêche de disposer d'une bonne base de données, d'informations et de statistiques pertinentes devant guider l'amélioration de la qualité des futurs programmes. La question de suivi-évaluation est très sérieuse. Dans d'autres cas même, on pense que c'est un gâchis que de dépenser de l'argent pour le suivi-évaluation. Or, les pays qui se développent sont ceux qui accordent du prix au suivi-évaluation. Car, cela permet de ne pas reprendre les mêmes erreurs et d'aller plus vite dans la mise en oeuvre des programmes futurs. Vraiment, je ne sais pas si un jour on commencera dans nos pays à mieux considérer le suivi-évaluation au point même de suivre les recommandations qu'il permet de dégager. Si cela arrivait, ce serait un grand pas fait vers le développement. C'est mon souhait. 

Merci.

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Dr Ir. Emile N. HOUNGBO 
Agroéconomiste, Enseignant-Chercheur 
Directeur, Ecole d'Agrobusiness et de Politiques Agricoles
Université Nationale d'Agriculture, Bénin