RE: What can evaluations do in terms of capacity development? | Eval Forward

Je voudrai contribuer par ma propre expérience mais je voudrai d’abord confirmer positivement que la participation dans l’évaluation est bénéfique sous certaines conditions. J’ai travaillé pour le ministère de la santé au Maroc et pour le système des Nations Unies.   

Parfois, je me trouve en tant qu’évaluateur et parfois en tant que commanditaire de l’évaluation dans les deux postes, dans les deux cas les différentes évaluations m’ont amené à développer mes compétences techniques sur l’objet technique évalué et sur les outils et le processus utilisés.  

J’ai conclu que lorsque le commanditaire participe à l’évaluation depuis la conception des termes de référence et la méthodologie, les résultats de l’évaluation seront pertinents et utiles. Mais lorsque l’évaluateur évolue seul d’un côté, s’isole pour mener son évaluation discrètement sans impliquer les utilisateurs de l’évaluation dans ce qu’il cherche à prouver à travers ses outils (entretien, focus group, atelier de validation à mi-parcours et final), souvent dans ce cas le résultat est décevant et le problème se posera d’abord au niveau de la validation des résultats et les recommandations seront lettre mortes, c’est un pur gaspillage des ressources. De ce fait, la qualité et le profil et le comportement de l’expert aussi entre en jeux. Lorsque la participation est effective tout le monde contribue pour éclairer l’évaluateur sur les sources des données l’aider à mieux interpréter les évènements et les chiffres, lorsque l’évaluateur est habile il profite du dialogue et de feed back réciproques qui est bénéfique des deux côtés.

Pour ce qui me concerne, l’exemple le plus récent (décembre 2018) concerne l’évaluation de l’implantation du système de surveillance de décès maternels dans 5 pays de la région arabe (Maroc, Soudan, Egypte, Tunisie et Jordanie). Conception de la méthodologie inspirée des outils standards de l’OMS, nomination d’un évaluateur par pays qui a procédé à la collecte des données de son pays, organisation d’un atelier inter pays pour la synthèse, mise en commun des résultats et rédaction des rapports synthèses pour la région avec des « policy briefs » pour le plaidoyer auprès de décideurs politique. Les commanditaires et les équipes des 5 pays ont apprécié leur participation dans le processus et la pertinence des recommandations.

Dr Mohammed Lardi
consultant en santé publique
Morocco