Regard en arrière sur EvalMENA 2022: l'évaluation et les nouvelles manières de travailler après la covid-19

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Regard en arrière sur EvalMENA 2022: l'évaluation et les nouvelles manières de travailler après la covid-19

5 min.

La neuvième conférence EvalMENA annuelle s'est tenue à Beyrouth du 7 au 9 mai, autour du thème du futur de l'évaluation dans la région MENA à l'ère du changement.

Le Réseau d'évaluation du Moyen‑Orient et de l'Afrique du Nord (EvalMENA) est l'organisation régionale bénévole pour l'évaluation professionnelle.

Plus de 150 professionnels de l'évaluation, fonctionnaires, représentants de gouvernement et personnel des Nations Unies ont participé aux trois journées d'ateliers et de séances plénières. Huit ateliers de développement professionnel ont été offerts aux participants sur des sujets tels que les outils de l'évaluation à distance et les théories du changement ou la fonction de suivi et évaluation ainsi qu'une vue à 360 degrés des opportunités et défis auxquels le travail en évaluation est confronté dans le monde arabe.

Alors que certaines des séances plénières ont examiné les capacités nationales en évaluation ou les pratiques d'évaluation dans la région, nous nous concentrerons ici sur un autre sujet qui a occupé le centre de la scène, à savoir les changements que la covid-19 a apporté pour la profession. La manière dont nous travaillions avant 2020 est complètement différente de la manière dont nous travaillons aujourd'hui. Durant trois jours, les participants à la conférence ont discuté, échangé des idées et partagé des connaissances sur le sujet, qu'il est possible de résumer en trois points principaux.

Outils et technologies

Les journées de déplacements sur le terrain pour des réunions répétées en face à face et la collecte de données nécessitant énormément de paperasse sont révolues. Désormais les sociétés, les organisations et les professionnels ont tendance à recourir aux nouvelles technologies qui sont efficaces, efficientes et économes en temps ‒ pensez par exemple aux plateformes vidéo pour les entretiens et les conversations de travail, de même qu'aux appels téléphoniques, aux boîtes à outils open-source et aux logiciels d'analyse pour le traitement des données. D'autres vont encore plus loin et explorent l'intelligence artificielle aux fins de l'évaluation. La collecte des données de terrain a été remplacée par des appels téléphoniques et/ou l'externalisation ou les partenariats, ce qui nous amène au point suivant.

Localisation

Auparavant, la tendance consistait à embaucher des consultants internationaux et à les envoyer aux quatre coins du monde. Le vent a tourné, en partie en raison de la fermeture des aéroports et des restrictions innombrables sur les voyages, de sorte qu'aujourd'hui une attention accrue est portée aux talents locaux. Cela a eu des effets positifs, dans la mesure où les locaux ont une meilleure connaissance du contexte et peuvent faire le travail tout aussi bien, voire mieux que leurs contreparties internationales. Cela a aussi permis d'économiser sur les coûts des vols, hôtels et indemnités journalières tout en parlant les langues locales et de travail, ce qui facilite l'interaction avec les bénéficiaires. Cette approche participative globale locale et internationale a bénéficié à tous.

Jeunes

Nous assistons à un mouvement mondial de jeunes évaluateurs et de nouveaux évaluateurs. Les jeunes apportent leur énergie et leur enthousiasme et sont plus à jour avec les innovations technologiques en constante évolution. Associé au contexte de travail à la maison, cela a mis les jeunes au premier plan de l'évaluation. Alors que beaucoup doit encore être accompli en termes d'inclusion des jeunes, il est indéniable que les organisations acceptent ce changement, que ce soit en embauchant des jeunes ou en promouvant leurs idées et leurs actions (un bon exemple est la campagne #eval4action, lancée sur Twitter, qui a donné lieu à une importante interaction).

La section MENA du Réseau mondial EvalYouth est très active. La conférence EvalMENA 2022 a soutenu la participation de nombreux jeunes et nouveaux évaluateurs, inclus un atelier de développement professionnel et tenu une séance plénière sur EvalYouth, permettant aux jeunes et nouveaux évaluateurs de la région d'animer des discussions sur leurs expériences et de plaider en faveur de leur inclusion.

La voie à suivre

Le changement est positif mais beaucoup des vieilles méthodes le sont aussi. Comme il a été débattu au sein de l'un des groupes de travail, une large majorité des praticiens est en faveur d'un système hybride ‒ une nouvelle ère dans laquelle les technologies innovantes, la localisation et les jeunes sont davantage pris en compte tout en recourant parallèlement aux vieilles méthodes. La technologie ne sera pas à même de remplacer les observations qualitatives du terrain. La localisation ne remplacera pas les connaissances accumulées par une expérience internationale. Et nos jeunes ont besoin d'être parrainés pour accomplir pleinement leur potentiel. Ainsi, nous pouvons ouvrir la voie à un nouveau monde de l'évaluation dans lequel l'ancien et le nouveau collaborent pour réaliser les Objectifs de développement durable.

Quelles sont vos idées sur l'évaluation après la covid-19? Partagez-vous les points évoqués? Seriez-vous en faveur d'un système hybride dans un futur proche ou préféreriez-vous un retour aux vieilles méthodes?

Pour consulter le programme de la conférence et une description des ateliers de développement professionnel:

https://drive.google.com/drive/folders/1il8MSp6YG_DzZ8heSU0BSY-zF1-ddGTu?usp=sharing.

Pour consulter le site de l'organisation d'accueil: www.lebeval.org.

Regarder une vidéo de synthèse de la conférence: https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:6938520301131472899.